Quels sont les différents crédits immobiliers et mode de financement d'un bien immobilier ?

Que ce soit pour l’acquisition d’une résidence principale, d’un bâtiment locatif ou d’une résidence secondaire, 80% des ménages en France sollicitent un prêt pour réaliser un projet immobilier. En fonction de chaque besoin, de chaque niveau de vie et de chaque situation, il existe différentes formes d’emprunts auxquelles ils peuvent souscrire.

Les prêts immobiliers libres

Les prêts immobiliers libres représentent le dispositif le plus classique pour accéder à la propriété. Le souscripteur a la possibilité de négocier les conditions de l’emprunt avec l’organisme bancaire dans le respect des exigences règlementaires. Le taux, les frais de dossier, les garanties, les pénalités de remboursement anticipé, le report et la modularité de la mensualité font partie entre autres des éléments négociables.

Dans la grande famille des prêts libres se trouve le crédit amortissable traditionnel. Adapté à tous les projets immobiliers, il consiste à rembourser le capital emprunté ainsi que les intérêts et l’assurance sur une période d’amortissement. L’emprunt est amorti lorsque toutes les mensualités sont réglées. L’avantage du crédit amortissable est que le remboursement est étalé dans le temps et que le taux d’intérêt se veut plus attractif. L’offre est surtout dédiée aux profils les plus solvables qui ont des revenus moyens et qui n’envisagent pas la revente de leur logement acquis trop rapidement.

Le prêt in fine est un autre dispositif ouvert aux consommateurs souhaitant financer un bien immobilier. À la différence du prêt amortissable, le capital emprunté est remboursé en une seule échéance au terme de l’emprunt. Chaque mois, les mensualités ne sont utilisées que pour régler les intérêts et les assurances. Le prêt in fine se montre surtout utile dans un objectif de défiscalisation. Avec le dispositif du déficit foncier par exemple, il est possible de déduire les intérêts de l’emprunt sur les revenus locatifs.

Le prêt relais est également une alternative intéressante surtout pour les particuliers qui sont en train de revendre un bien, mais qui envisagent en même temps d’acheter un autre. Il est assez difficile de faire concorder les dates de vente et d’achat et pour ne pas perdre l’occasion d’acquérir la maison de ses rêves, le particulier peut miser sur ce prêt relais.

Pour les plus de 60 ans, le prêt viager hypothécaire est une autre piste à explorer. Il donne la possibilité d’obtenir un crédit in fine. Le principe est de rembourser l’emprunt suite à la vente du bien immobilier après le décès de l’emprunteur. Le prêt viager hypothécaire est utilisé pour les seniors afin de financer leurs besoins dus à leur âge avancé et de profiter d’un complément de retraite.

Les prêts complémentaires

Les prêts complémentaires sont surtout utilisés pour l’accession à la propriété. Certains d’entre eux ne financent qu’une partie du projet tandis que d’autres permettent de payer la totalité du prix du bien.

L’un des prêts subventionnés les plus connus figure le Prêt à Taux Zéro ou PTZ. Octroyé exclusivement aux primo-accédants, il est mis en place par l’État. Cette forme d’emprunt est très encadrée. Par exemple, les biens à acquérir doivent se situer dans des zones bien spécifiques.

Le prêt Action Logement anciennement connu sous le nom de prêt 1% Logement est accordé par les entreprises disposant d’un effectif supérieur à 10 salariés. Le taux d’intérêt appliqué est très avantageux, car il n’est que de 1%. Les fonds obtenus vont généralement de 15 000 à 25 000 euros.

Le Prêt d’accession social est l’un des rares prêts aidés à financer la totalité de l’opération immobilière. Seuls les acheteurs d’une résidence principale dans le neuf ou dans l’ancien qui respectent un plafond de revenus sont éligibles. L’avantage de ce prêt est que les frais de dossier ne peuvent pas dépasser les 500 euros. Le taux d’intérêt est aussi très attractif, car il est plafonné par la loi. De plus, les souscripteurs sont exemptés du paiement de la taxe de publication foncière. L’offre est surtout compatible pour les revenus modestes.

Un autre prêt aidé très populaire est le crédit conventionné. Proposé par les établissements financiers ayant conclu un accord avec l’État, ce prêt est accessible sans condition de ressources contrairement au prêt d’accession social. Il peut être utilisé pour l’achat d’un logement neuf ou ancien, l’achat d’un terrain de moins de 2500 m2, des travaux d’amélioration ou d’agrandissement, des travaux destinés à améliorer l’étiquette énergétique ou des travaux pour aménager une maison appartenant à une personne en situation de handicap. L’emprunt est remboursable entre 5 à 30 ans.

Les Parisiens ont aussi droit à des prêts subventionnés qui ont été spécialement formulés pour eux. Connu sous le nom de Prêt Paris Logement 0%, le dispositif a été mis en place par la Ville de Paris depuis 2014 et a pour objectif d’aider les familles à acquérir leur maison, ceci afin de contenir l’exode des Parisiens. Il permet ainsi d’acheter un logement neuf ou ancien qui sert de résidence principale et qui se trouve dans Paris intra-muros. Pour être éligible, il faut avoir habité à Paris pendant au moins un an et ne pas être propriétaire de résidence principale depuis deux ans.